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QUELQUES ÉVÈNEMENTS RÉCENTS

PAR : JUSTINE MINET 17/09/14
Jean Lecerf, un grand serviteur de la paix
73 : VUES ARDÈCHE – RUBRIQUE : LA VIE D’ICI
Lors de la journée de ses 25 ans d’activités culturelles, les amis de Joviac ont dévoilé en présence de son fils
Christian Lecerf, maire de Rochemaure, une plaque en souvenir de cet homme épris de paix et de liberté.
Jean Lecerf, comme lieutenant, vit la débâcle et la défaite de l’armée française en 1940. Toute sa compagnie
est faite prisonnière ; sauf lui qui était parti en éclaireur. Il s’enfuit et se retrouve à Grenoble et réussi à finir sa
licence de lettres après avoir fait l’école de journalisme à Lille.
Un STO en Allemagne
Et Christian Lecerf de raconter : « il rencontre des étudiants qui sont en train de former un réseau de
résistants, mais les responsables de ce réseau l’estiment trop malingre, maladroit et en mauvaise santé pour
le rejoindre ». Il aurait fait exploser le groupe de résistants plutôt que le convoi militaire allemand disaient-ils.
Sans famille, sans amis, sans connaissance, dans une ville qui lui est étrangère, il n’a guère le choix que de
partir au service du travail obligatoire en ex Allemagne de l’Est.
Il travaillera 12 heures par jour dans une usine de serrurerie mais il trouvera quand même le temps de
s’inscrire à une bibliothèque universitaire. Il y apprendra l’allemand, il essaiera de comprendre par quel
mécanisme les nazis ont réussi à remettre en route l’économie exsangue de l’Allemagne après la guerre de
14. Il y rencontrera surtout de nombreux Allemands hostiles au régime nazi. L’un deux, un prêtre qui sera
plus tard évêque de Berlin, lui racontera avant tous les autres les horreurs de la guerre. Contrairement à bien                                                                                                                    des personnes de sa génération, il reviendra de ce conflit avec la conviction profonde que les Allemands                                                                                                                          ne sont pas tous mauvais et que bon nombre d’entre eux souhaitent la paix avec les Français.

Pour la paix européenne
Dès 1950, Robert Schumann, Jean Monnet et Konrad Adenauer se lancent dans la construction européenne
pour une paix durable entre l’Allemagne et la France. Par ses articles dans les journaux, il accompagnera et
soutiendra la construction européenne. Tous apprécieront son sens de la pédagogie et son enthousiasme
pour la construction de la communauté. Il deviendra le correspondant permanent de son journal auprès de la
communauté de 1975 à 1982.
En 1982, il prend sa retraite de journaliste et se consacrera à la recherche d’idées nouvelles. Il souhaite créer
une université de la paix. Il disait : « on apprend à faire la guerre mais on n’apprend pas à faire la paix ».
Comment faire repartir une économie, comment organiser une police, désarmer les milices, créer une
constitution et organiser des élections dans les suites du conflit ? Il cherche un universitaire spécialiste du
droit constitutionnel capable avec lui de concrétiser son idée. Il rentre en contact avec Gérard Conac. Un
colloque est organisé à Joviac qui débouchera sur l’université de Verdun. Et Christian Lecerf de conclure :                                                                                                                      « A deux jours du 70e anniversaire de la libération de Rochemaure, que peut-on souhaiter de plus que la                                                                                                                     paix à Rochemaure, la paix en France et en Europe, la paix dans le monde. Soyons tous ensemble et sans                                                                                                                     relâche des artisans de la paix ».